Saint-Valentin au boulot: quoi, quand et comment de la bise
À quelques jours de la Saint-Valentin, vous envisagez probablement qu’en plus du traditionnel valentin de papier ou virtuel, que vous échangerez un beau bec, une bise, une caresse ou un câlin, avec l’être aimé, vos enfants et même vos amis. Et c’est tant mieux pour vous. Vive l’amour!
Puisque nous parlons d’affection, la question m’a été posée : «Qu’en est-il de cette fameuse bise en affaires, Julie?»
Grosso modo: Même si nous sommes à l’ère de la mondialisation, et qu’elle se pratique entre certains dirigeants du monde, gardez-vous une petite gêne et préférez la poignée de main. Il y va aussi de soi, pour les câlins.
Ahh… Vous êtes étonné? Continuez votre lecture.
Comme je le mentionne dans mes livres, conférences et ateliers, l’étiquette se définit comme : Lorsqu’à Rome, je ferai comme les romains.
Ainsi, au moment où j’écris ce billet, car rappelez-vous que l’étiquette évolue, en Amérique du Nord, au Canada, dans nos lieux de travail au Québec, dans votre boite en Gaspésie, à Trois-Rivières ou au centre-ville de Montréal, la salutation de choix en affaires est encore la poignée de main. Peu importe qui est votre visiteur, client ou collègue, c’est le seul toucher universellement acceptable en affaires. Comme vous le savez, ça, ce n’est pas anodin.
En offrant la main vous ne ferez jamais gaffe, sur notre continent.
Intéressant de savoir: Les débuts folkloriques de cette salutation sont crédités aux chevaliers. Quand ils se rencontraient ou scellaient des alliances, ils se saisissaient mutuellement la main droite. Celle-ci étant la main favorite, pour l’utilisation des armes blanches. En secouant légèrement, ils confirmaient l’absence de poignards et ultimement d’intentions non-menaçantes, et affichaient plutôt celles de paix et de transparence.
La société canadienne contemporaine des affaires reconnait que tous les employés sont égaux, sans distinction de genre ou de culture. Par conséquent, de nos jours, tous, hommes et femmes, se donne la main pour se saluer professionnellement.
Oui, il y pourrait y avoir des exceptions; selon votre culture organisationnelle, celle de votre industrie, ou votre relation avec l’autre. Mais attention, faire exception pourrait projeter une mauvaise impression. Ainsi, ne discriminez jamais au sein d’un même groupe. Si vous faites la bise à une, ou même un câlin, faites-le à tous, sans gêne. Vous êtes mal à l’aise de penser que vous serez si près, que vous toucherez celle-là? Ne le faites pas, à aucun. Ainsi, tous seront perçus comme égaux, sans perception de favoritisme.
Je vous entends, madame, vous avez une question. J’y arrive.
«Quoi faire quand l’autre se penche un peu, regarde ma joue, se joint les lèvres et je le sais, je le sens, j’en suis certaine, il est prêt pour la bise ou un câlin… Et moi, j’en perds presque mes moyens? Je ne suis plus du tout à l’aise? Ouf.»
Rassurez-vous, vous ne ferez pas gaffe en déviant une salutation autre que la poignée de main. Vous avez le droit de maintenir, de rester dans votre bulle professionnelle. Réciproquer la bise, le câlin ou maintenir la poignée de main, le choix est le vôtre.
Si nécessaire, voici comment rétablir l’équilibre:
- Dès que vous observez les signes de la bise ou du câlin chez l’autre, retirez-vous quelque peu, en reculant légèrement d’un pas.
- Regardez ses yeux et souriez.
- Simultanément, présentez votre main droite pour offrir une bonne poignée de main ferme. Billet poignée de main.
- Ajoutez : « Je suis ravie de vous revoir », ou votre formule de politesse favorite.
Je sais, je l’expérimente aussi occasionnellement, pas si facile que ça. Je vous l’accorde, il y aura probablement un malaise, certes. Mais, vaux mieux surpasser cet inconfort, qui je vous le rappelle est introduit par l’autre, une seule fois, que de vous voir incommodée dans cette proximité familière non accordée, pour les autres rencontres à venir.
Puisque l’étiquette est une question de culture, lorsque vous êtes visiteur, en voyage, c’est à vous de vous adapter. Saluez selon la coutume régionale. Faites vos devoirs. Informez-vousauprès de spécialiste. Suivez l’exemple de votre hôte.
Bien sûr, socialement, il est tout à fait acceptable de se faire la bise au sein de sa famille, entre amis et au sein d’une association ou d’un regroupement.
Intéressant de savoir: Les origines de la bise se rapportent au bien-être physique. En s’embrassant, matin et soir, les membres d’une même famille pouvaient détecter des problèmes digestifs ou de santé, basés sur l’odeur de l’haleine ou du corps.
Vous me l’avez aussi demandé, comment éviter les collisions nez-à-nez, voici le protocole de la bise de chez nous :
- Penchez-vous vers la gauche.
- Frôlez l’autre, de joue droite à joue droite.
- Faites « le poisson » avec vos lèvres et
- Embrassez l’air silencieusement, une seule fois.
- Maintenant vers la droite, répétez 2, 3 et 4.
- Finissez cœur à cœur. Ahhhh 🙂
Surtout dans les contextes d’affaires, évitez le contact complet des joues et les sons de beaux becs.
En terminant, puisque la St-Valentin est dans quelques jours, à moins d’être un couple dans la vie et aussi en affaires, comme les Morrissette (si vous êtes Véro et Louis, même si le Québec tout entier trouve que vous êtes un beau couple, attention aux marques d’affection dans les réunions et au bureau) limitez-vous à :
- remplir votre bonbonnière de petits cœurs à la cannelle (pour des raisons d’hygiène, ajoutez-y une cuillère),
- offrir des biscuits faits maison en forme de cœur,
- porter un accessoire rouge,
- dire ce que vous aimez de votre emploi,
- montrer à vos clients combien vous les appréciez et à
- Dire «Bon weekend et bonne St-Valentin», en quittant vendredi.
Pour les sujets de la conversation liés à la Saint-Valentin, comme les détails de la planification de votre romantique rendez-vous, du cadeau acheté ou de la demande de mariage anticipée, sachez qu’ils n’ont pas leur place au travail.
Publié Huffington Post11 février, 2016 (c) Julie Blais Comeau