Un peu de respect svp; l’incivilité coûte cher
Aretha Franklin, la Reine de la soul, n’est plus. Son lègue de 60 ans de succès souvent des vers d’oreilles, comprend de célèbres hymnes qui nous unissent et nous habitent.
À une époque où les relations diplomatiques internationales sont conduites sur Twitter et où la civilité semble être en déclin, le mot qu’elle nous encourageait contagieusement à chanter et que plusieurs ont collectivement crié, R-E-S-P-E-C-T, préoccupe tous les employés de l’ère moderne.
Inspiré par la chanson d’Otis Redding et particulièrement en hommage à la voix de Madame Franklin, qui me donne la chair de poule à tout coup, voici un billet de blogue en “rappel”, pour vous inciter à être le leader de la civilité dans votre milieu de travail, en lieu de dire une petite prière.
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Le pouvoir de un
Même si vous aimez vous défouler en chantant, par respect pour vous-même et votre employeur vous respirez et invoquez la prière de la sérénité. Vous vous retenez, comptez jusqu’à dix ou allez prendre une marche.
Ça ne prend qu’un instant, qu’une fraction de seconde, qu’un choix fait par une personne pour propager la civilité ou l’incivilité.
L’incivilité en milieu de travail n’est pas de l’intimidation. L’incivilité est souvent le résultat de celui ou celle qui a une mauvaise journée. L’incivilité, c’est souvent les paroles et les gestes ou les manques de paroles et de gestes de celui ou celle qui est de mauvaise humeur. Il ou elle est marabout et s’en fou. Il choisit de propager sa mauvaise humeur une parole, un geste à la fois.
Ça peut être aussi banal que de ne pas utiliser les mots magiques : « S’il-vous-plait », « Merci », « Bonjour » ou « Je m’excuse ». Ça peut être aussi dérangeant que la constante vérification de son appareil intelligent pour ses courriels et ses textos. Ça peut être aussi frustrant que quand quelqu’un prend le crédit pour votre idée de génie ou qui vous passe le blâme pour son erreur. C’est aussi subtil que son soupir, ses yeux tournés et leurs non partage d’information. Ça peut être aussi blessant que celui qui minimise ou ridiculise vos efforts. Souvent, l’incivilité touche plus d’une personne comme lorsque patron doit répéter le plan d’action du projet parce que celle qui est toujours en retard vient d’arriver et qu’en plus elle n’a pas sa partie du projet. Il y a même des fois ou cela n’a même pas rapport avec le travail, comme quand celui là ne se ramasse pas dans la cuisine et qu’elle ne remplit l’imprimante de papier.
Vous reconnaissez ces exemples, ces paroles et ces gestes anodins. Certes, ils sont généralement sans intention de mal. Mais ont-ils de véritables conséquences?
Souvent, ils se passent en privé, loin d’une tierce personne. Souvent, les instigateurs ne réalisent pas l’impact de leur manque de savoir-vivre.
Les victimes sont embarrassées et gênées d’en parler. Ainsi, ils ne partagent pas leur malaise avec leur supérieur et évitent d’en discuter avec les contrevenants : celui ou celle-qui. Cette non reconnaissance à des répercussions contagieuses et engendre un cycle vicieux.
Lors de mes ateliers sur la civilité en milieu de travail contemporain, les participants s’étonnent toujours des coûts associés à ces manques de respect. Selon le livre ‘The Cost of bad behavior’ quatre-vingt pour cent des employés admettent avoir perdu du temps à penser à ces impolitesses, ces vulgarités et ces manques de savoir-vivre. Et nous savons tous que le temps, c’est de l’argent.
Je crois au pouvoir d’une personne, vous. Vous pouvez faire une différence.
Je ne vous incite pas à devenir la police de la civilité, en vous promenant avec votre calepin et votre crayon prêt à donner des contraventions aux fautifs qui manquent de respect, de retenue ou de responsabilité. Je vous demande plutôt de faire une introspection, de reconnaitre votre comportement et ces possibles conséquences sur votre environnement de travail, vos collègues et subalternes. ‘Pourquoi moi ?’, me direz-vous. Parce que tout commence avec soi. Quand on est conscient, on devient imputable. Imputable on respecte les autres, leurs valeurs, leurs choses et leur temps.
La reconnaissance de l’incivilité ça commence avec soi. Si personne ne la reconnait, elle ne peut être corrigée. Observez-vous, évaluez-vous avec un regard empathique sur les autres.
Tout comme l’incivilité, la civilité est contagieuse. Les membres de votre équipe vous observeront, remarqueront et imiteront même votre comportement harmonieux. Vous avez le pouvoir de la civilité.
Choisissez de contribuer à la civilité, une parole, un geste à la fois. Gérer vos relations de travail avec de bonnes intentions, actions et émotions. Faites du bien et sentez-vous bien.
La courtoisie au quotidien est simple. Il suffit d’y penser un choix, un jour, un geste et une parole à la fois.
La civilité débute avec le respect, le respect de soi. Vous vous respectez tel que vous êtes, sans comparaison. Ce respect vous donne la confiance en soi. Acceptez, valorisez les autres et leurs contributions de la même façon.
Respecter, ne veut pas dire tolérer, surtout la conduite incivile. Devant de tels comportements, ne pointez pas du doigt. Exprimerez plutôt, de façon ferme et calme vos besoins. Utilisez votre voix sensée et sensible. Celle qui ne juge pas. Elle écho que vous êtes en contrôle et responsable de vos paroles ainsi que de vos gestes.
« Je dois terminer ce rapport pour midi et j’ai vraiment de la difficulté à me concentrer. Je l’apprécierais vraiment si vous pouviez s’il vous plait aller jaser dans la salle de repos, afin que je puisse continuer mon travail. »
Personne n’est blâmé. Vos relations de travail peuvent évoluer positivement, sans rancune.
Vous l’avez souvent entendu on ne peut pas changer les autres, que soi-même. Vous ne pouvez pas changer celui ou celle qui. La seule personne que vous pouvez changer c’est vous. Encore une fois le pouvoir de un, vous.
La prochaine fois que vous aimeriez chanter à tue-tête R-E-S-P-E-C-T pour rappeler votre bureau à l’ordre, avancez votre « playlist » aux Spice Girls Stop right now, thank you very much, et moi je chanterai I say little prayer for you.
Originalement publié le 25 septembre, 2012 HuffPost et adapté le 17 août 2018 (c) Julie Blais Comeau