Petit guide décès et deuil
Elle est morte… Incrédule, vous êtes bouche bée. Vous tremblez. Les frissons frisent vos poils. Même si elle était malade et que vous n’étiez pas très près d’elle, c’est quand même paralysant.
De près ou de loin, attendu ou imprévu, on n’est jamais prêt pour le brouillard de la mort.
Pour éviter l’embêtement ainsi que les faux-pas, face à l’annonce d’un décès, en ce mois de novembre, communément appelé le mois des morts chez nous au Québec, je vous propose un petit guide décès, inspiré d’un passage de mon livre Quoi dire, comment faire et quand.
ALLER AU SALON OU PAS
Hmmm… pas facile cette décision… Mille et une autres choses à faire à ces heures défilent dans votre tête pour vous défiler… À moins que le service ou les visites aient un avis «privé», allez-y. Il s’agit de l’une des occasions où la quantité prime. Plus il y a de gens, plus les proches se consolent. Tous reconnaissent que le temps est précieux et le don de votre temps est apaisant.
QUOI DIRE
On ne dit pas «mes sympathies». Cette expression est un anglicisme.
On offre ses condoléances avec de la sympathie.
Au salon, présentez-vous avec prénom, ainsi que votre nom de famille. Faites le lien avec la défunte.
En personne et dans une carte manuscrite ou virtuelle ainsi que dans un courriel, si le cœur vous en dit, relatez un souvenir ou racontez une anecdote. Soyez bref et concis.
Pour retirer l’obligation d’envoyer une note de remerciements aux endeuillés, ajoutez: «Il n’est pas nécessaire d’accuser réception.»
QUOI PORTER
Votre tenue doit être propre et sobre. De nos jours, les couleurs foncées s’ajoutent au traditionnel noir.
Dans une célébration de la vie en lieu d’un service funéraire, il est populaire de demander aux invités de porter la couleur favorite du défunt. Acquiescez avec au minimum un accessoire.
Attention aux parfums et eaux de toilette; moins c’est mieux.
QUAND ARRIVER
Arrivez tôt avec du temps pour vous recueillir.
Mettez votre téléphone en mode poli «silencieux». J’insiste, pas de mode vibration. Observez les proches pour voir si vous pourrez prendre quelques clichés. N’initiez pas d’égoportrait en souvenir. Si la famille le fait, libre à vous.
COMMENT SE COMPORTER
Au salon, approchez-vous de la photo, du cercueil ou de l’urne. Recueillez-vous. Faites une prière ou méditez. Un membre de la famille pourrait se joindre à vous.
Présentez vos hommages aux membres de la famille. Faites une tournée des gens que vous reconnaissez. Le temps de visite varie selon votre lien avec les proches et le défunt.
Si on vous invite pour partager quelques bouchées et une boisson, allez-y, c’est réconfortant.
QUOI OFFRIR
Consultez la nécrologie et respectez les souhaits de la famille.
En lieu de faire livrer des fleurs ou de faire un don, une autre option est d’envoyer une plante au domicile de la famille.
QUE FAIRE POUR AIDER
Observez, soyez à l’écoute et proactive. N’attendez pas qu’on vous le demande. Plusieurs personnes n’osent jamais demander de l’aide.
Offrez de :
- annoncer la nouvelle aux collègues de travail, aux membres de son association professionnelle, au comité de son activité, etc.
- préparer un repas ou un dessert.
- faire des courses ou de voyager la personne pendant qu’elle fait ses courses.
- garder les enfants ou de les accompagner à leurs activités.
AVEC OU SANS ENFANT
Si vous emmenez votre enfant, il doit être mis au courant de la solennité des scènes et des pratiques qu’il observera. Vous devez être prête à le réconforter s’il est envahi par une vague d’émotion.
QUAND C’EST UNE AUTRE RELIGION
Consultez l’internet, informez-vous au lieu de culte ou au célébrant, sur les rites à respecter, ainsi que le protocole anticipé pour les funérailles.
Peu importe les circonstances du prochain décès dont vous serez témoin, permettez-vous de vous dorloter pendant votre propre deuil.
Publié mitsoumagazine.com 1er novembre 2018 (c) Julie Blais Comeau