Jour du Souvenir: à savoir, faire et éviter
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le Jour du Souvenir est notre jour national pour ensemble rendre hommage à la dévotion des hommes et femmes militaires. 1 500 000 ont servi et plus de 100 000 ont été sacrifiés pour favoriser la paix dans les conflits internationaux.
Crédit photo : Justin Tang Presse canadienne
Depuis les tragiques évènements de la semaine du 20 octobre 2014 entrainant la perte de deux membres de l’armée canadienne : l’adjudant Patrice Vincent et le caporal Nathan Cirillo, les Canadiens et Canadiennes commémorent avec encore plus d’émoi, l’armistice de la Première Guerre mondiale.
Pourquoi rendre hommage à la 11ième heure, du 11ième jour, du 11ième mois?
À 11 heures le matin, heure de Paris, France, le 11 Novembre 1918, l’armistice est signé entre l’Allemagne et ses Alliés pour marquer la fin de la Première Guerre mondiale.
Le Jour du Souvenir est aussi connu sous le nom, et l’a déjà été appelé ainsi ici, Jour de l’Armistice. Cette appellation s’applique ailleurs dans d’autres pays, membres ou pas du Commonwealth. Aux États-Unis, on l’appelle Veterans Day.
Le Royaume-Uni observe Remembrance Sunday, le deuxième dimanche de novembre.
Le Jour du Souvenir, n’est pas un jour férié dans toutes les provinces canadiennes. Les exceptions sont en Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve, en Ontario et au Québec.
1. Recueillez-vous pour ces deux minutes de silence.
Ceci est l’élément le plus sacro-saint du Jour du Souvenir. Baissez la tête, restez immobile et rendez hommage aux anciens combattants dans cette méditation collective de gratitude et de paix.
Voici un montage photos du Mur virtuel d’honneur et du souvenir de la Légion royale canadienne d’anciens combattants canadiens qui ont servi et se sont sacrifiés pour les libertés dont nous jouissons aujourd’hui.
2. Ne prenez pas de « selfie » pendant la commémoration.
Vous ne nécessitez pas de photo pour immortaliser cet instant solennel. Ressentez l’unisson du respect commun du moment. Votre esprit et votre âme vous guideront dans le temps lorsque vous aurez besoin de revivre ces émotions.
L’animateur vedette de CNN, Anderson Cooper, avait raison quand il a refusé une photo à un journaliste devant la Tombe du Soldat inconnu, l’endroit du décès du caporal Nathan Cirillo en 2014. « Ayez un peu de respect. »
Lorsqu’un homme assiste à une cérémonie commémorative dehors, à l’extérieur, doit-il retirer son chapeau?
Oui. Messieurs, svp retirez votre chapeau pendant ces deux minutes de silence et pendant l’hymne nationale. C’est un signe de respect. Les dames sont exemptées de cette règle et peuvent garder leurs chapeaux, à moins que celui-ci ne bloque la vue d’autrui.
Quel est le protocole pour le port du pavot coquelicot?
En mai 1915, John McCrae, originaire de Guelph, en Ontario, écrit Au champ d’honneur (In Flanders Fields) pendant qu’il servait comme médecin dans le Corps de santé royal canadien. Dans son poème, le major devenu lieutenant-colonel décrit le premier signe de vie après la mort; des boutons de fleurs, couleur sang, bourgeonnent sur les tombes des soldats.
En 1918, deux jours avant l’armistice, après avoir lu le poème de M. McCrae, Mme Moina Belle Michael, une enseignante américaine en devoir à la 25ième Conférence du YMCA pour ses secrétaires en service à l’étranger, fait campagne pour le port du coquelicot comme promesse visuelle de « garder la foi avec toutes les personnes décédées » au combat.
À la fin de la Première Guerre mondiale, Mme Guérin, une française, également inspirée par le poème et aussi par le port de la symbolique boutonnière, suggère que des coquelicots soient fabriqués et vendus pour venir en aide aux femmes et enfants des défunts soldats.
Le premier jour du port du coquelicot au Canada était en novembre 1921.
D’un océan à l’autre, c’est Le Réseau du Bureau d’entraide de la Légion qui organise la « Campagne du Coquelicot ». Leurs représentants, souvent des cadets, distribuent 18 000 000 de boutonnières rouges pour nos revers et reçoivent des dons. Ces argents servent à offrir des services aux anciens combattants et leurs familles.
Puis-je porter les médailles de mon grand-père pour assister à une cérémonie du Jour du Souvenir?
Non. Même si cela pourrait vous apporter du réconfort et de la fierté, c’est tout à fait inapproprié. Ce serait irrespectueux du courage dont votre grand-père a fait preuve et de l’honneur qui lui a été décerné.
3. Portez votre coquelicot sur le revers gauche, près de votre coeur.
Bien, qu’il n’y a jamais un mauvais moment pour porter le coquelicot, il est généralement porté à partir du dernier vendredi d’octobre jusqu’à la clôture de la cérémonie de commémoration.
Pourquoi le prince Charles et Camilla portaient deux coquelicots quand ils ont visité le Canada en Novembre 2009?
Le couple royal a voulu honorer les militaires des deux pays; le leur et le nôtre.
4. N’enjolivez pas et n’améliorez pas le traditionnel coquelicot.
Un simple coquelicot de plastique est parfait.
Mme Marois, l’ex-première ministre du Québec, le sait maintenant, on ne doit pas modifier le coquelicot. En 2012, elle avait créé toute une vague d’indignation lorsqu’elle avait remplacé le bouton noir du centre de son coquelicot avec une épinglette fleur de lys.
Même placer un petit drapeau canadien au centre ne serait pas approprié.
5. Ne recyclez pas le coquelicot de cette année en le réutilisant l’année prochaine.
Ce symbole sacré du sacrifice de nos vétérans doit être renouvelé annuellement. Sa disposition est laissée à la discrétion de l’utilisateur. Le déposer au bas d’un monument suite à une cérémonie est l’idéal. Le mettre dans son bac de recyclage est acceptable.
En tant que Canadiens, plus que jamais, nous savons combien porter un uniforme au nom de la paix est courageux. L’écart vers le sacrifice est mince. Et il peut arriver ici, chez nous au Canada, sur la terre de nos aïeux.
La prochaine fois que vous reconnaitrez un homme ou une femme officier, soldat au front, cuisinier ou aumônier, de l’armée, l’armée de l’air ou de la marine; souvenez-vous, honorez et remerciez.
Publié 7 novembre, 2014 Huffington Post (c) Julie Blais Comeau
Credit photo: Justin Tang/The Canadian Press