Étiquette moderne décès et deuil; quoi dire et faire
Suite au tragique évènement du 13 novembre 2015, décès et deuil sont prononcés à répétition à la radio, à la télévision et dans les médias sociaux.
Populaires? Oui. Inconfortables? Définitivement.
Même si réels, voire naturels, ces mots apportent de l’inconfort et plusieurs questions sur le comment faire en telle situation.
Face au décès, peu importe qui vous êtes, vous savez que vous devez mettre vos gants blancs, votre tenue d’un jadis dimanche et agir avec respect. Le décès d’un être cher nous ramène rapidement à nos notions de bienveillance, de politesse, de gentillesse et d’empathie.
Mais, qu’en est-il des mœurs modernes reliées aux rites funèbres?
Inspiré de ce drame universel, où nous avons tous, encore une fois, malheureusement, perdu notre innocence ce vendredi soir rapidement devenu noir, je vous présente un petit guide deuil et décès, extrait modifié de mon livre Quoi dire, comment faire et quand?
Quoi porter?
Il n’est plus nécessaire de porter exclusivement le noir. Le gris, le marine ou une couleur foncée sont aussi des options.
Mais, une chose est certaine, votre tenue doit être sobre et propre.
S’il y a un certain temps que vous n’avez pas porté ces vêtements, prenez soin de bien les rafraîchir.
À l’occasion, surtout si la personne décédée est plus jeune, la famille pourrait demander de porter une certaine couleur, comme le rose. Dans ce cas, acquiescez.
Attention aux parfums et eaux de toilette; moins est mieux. Trop pourrait donner la nausée ou provoquer des réactions allergiques.
Quand arriver au service funèbre?
Arrivez plus tôt que prévu, environ 15 minutes avant le début de la cérémonie, sans vous annoncer. Respirez. Recueillez-vous et entrez à l’heure convenue.
Laissez votre téléphone dans la voiture ou fermez-le. Il n’est même pas question de le mettre en mode vibration. J’insiste. Fermez-le!
Comment se comporter pendant les heures de visite ou lors du service?
On présente ses respects aux membres de la famille par une visite de condoléances au salon funéraire.
En arrivant, dirigez-vous vers le cercueil ou l’urne. Ne soyez pas surpris si un membre de la famille vous y rejoint. Recueillez-vous. Faites une prière ou méditez. S’il y a un prie-Dieu, agenouillez-vous.
Effectuez ensuite une tournée des personnes que vous connaissez. La durée de votre visite est à votre discrétion. Elle varie selon votre niveau d’intimité avec la personne décédée.
Quand il y a un registre, signez-le.
Traditionnellement, après le service, vous serez invité pour un léger goûter. Allez-y. C’est souvent le moment le plus réconfortant pour les proches.
Quoi dire et comment?
Attention : on n’offre pas ses sympathies, mais bien ses condoléances avec sympathie.
L’expression «Offrir ses sympathies» est un anglicisme. Par contre, on peut offrir ses condoléances avec sympathie. Condoléances est un nom tandis que sympathie est l’émotion, soit l’expression des sentiments de bienveillance envers l’autre.
Si les proches ne vous connaissent pas, présentez-vous en donnant la main : prénom, nom de famille et lien avec le défunt.
Si vous connaissiez bien le défunt, vous pouvez relater un souvenir, voire même une anecdote. Soyez bref, surtout quand une longue file est derrière vous.
«Je vous offre mes condoléances. Paul était un chic type. Je me rappelle bien son rire contagieux.»
«Marie était une femme importante dans notre communauté d’affaires. Elle a fait de bonnes et belles choses. Elle nous manquera beaucoup.»
La note de condoléances écrite à la main est toujours bienvenue.
Selon les habitudes des personnes endeuillées, une carte virtuelle pourrait être appropriée.
Une belle attention, pour alléger la tâche des notes de remerciements aux proches, est d’ajouter la note suivante dans votre carte :
Il n’est pas nécessaire d’accuser réception de cette note.
Fleurs ou dons?
Consultez l’avis de décès dans la nécrologie du journal. Les familles spécifient habituellement ce qu’elles souhaitent.
Si vous envoyez des fleurs, demandez conseil au fleuriste, surtout quand il s’agit d’une religion différente de la vôtre.
Une belle délicatesse est d’envoyer des fleurs, une semaine ou deux après les funérailles, au domicile de la personne en deuil.
Et les enfants, on les emmène ou non?
L’enfant qui accompagne ses parents doit être en mesure de bien comprendre ce qu’est un décès ainsi que les coutumes et rituels qu’il observera.
Afin d’offrir du réconfort à votre enfant, vous devez vous-même être à l’aise au salon et/ou au service.
Si vous ne l’êtes pas, considérez ne pas emmener votre enfant ou assurez-vous qu’il soit accompagné et soutenu par un autre adulte.
Et si la personne décédée adhérait à une autre religion que la vôtre?
Informez-vous à l’église, au lieu de culte, à son officiant, ou auprès du personnel du salon funéraire sur les rites à respecter, ainsi que sur la marche à suivre pour les funérailles.
Que faire pour aider?
Si vous êtes proche de la famille, offrez de :
– préparer un repas ou un dessert congelé.
– faire des courses.
– voyager les enfants à leurs activités.
– annoncer la nouvelle à d’autres réseaux; les collègues de travail, les membres du comité de lecture, le groupe de parents bénévoles.
Les possibilités sont aussi variées que les besoins, soyez à l’écoute et demandez.
Paix, courage et lumière à Paris.
Publié 16 novembre, 2015 Huffington Post (c) Julie Blais Comeau