S.O.S. mon collègue tousse tout le temps
J’ai un collègue, à deux cubicules du mien, qui depuis des années, tousse et s’éclaircit la gorge constamment. Comment puis-je poliment le faire arrêter ces habitudes dérangeantes?
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Jusqu’à ce que je lise « depuis des années », je me disais, c’est le mois de janvier au Québec et la plupart des employés doivent aussi composer avec la toux de leurs collègues, leurs éternuements, leurs reniflements et tous les bruits biologiques de la saison de la grippe. Les sons du corps, provoqués par des virus, sont tous irritants, mais temporaires. Les solutions sont assez simples comme détaillées dans ce blogue précédent.
Les effets de la grippe ont un impact direct sur la productivité en milieu de travail.Selon VON, 7,5 millions de journées de travail sont perdues en raison de la grippe au Canada .
Le comédien canadien Rick Mercer a même fait un vidéo-clip dans lequel il recommande la vaccination en milieu de travail. Il dit : « Don’t be one, get it, the prick. —ne soyez pas un deux de pique, faites-vous piquer. »
Étant donné la nature chronique des comportements de votre collègue, votre situation, maintenant permanente, est beaucoup plus difficile à adresser.
Puisque vous entendez ces sons ambiants, depuis des années maintenant, je dois commencer par reconnaitre votre grande patience et je pense, votre bonne nature. Vous êtes probablement une personne non conflictuelle, capable de se concentrer sur son travail. Vous avez peut-être recours à de grandes respirations et vous utilisez certes un casque d’écoute.
Vous êtes très certainement empathique à votre voisin. Vous comprenez qu’il ne peut pas contrôler ses expectorations. Il se peut qu’il soit un fumeur chronique, qu’il ait un tic nerveux ou que ce soit une obsession, ou … Quoi que ce soit, vous avez toléré ce bruit et maintenant il est plus qu’un simple bémol dans votre environnement de travail.
La plupart des employés qui ont à composer avec des ennuis de collègue sont moins tolérants que vous et adressent ces comportements dérangeants à un stade plus précoce. Lorsque vous connaissez bien la personne et que vous êtes en bons termes, la méthode la plus efficace est généralement l’approche directe, une conversation en tête-à -tête dans un environnement privé. Afin de ne pas inquiéter, voir stresser l’autre, il est à noter que l’invitation pour cette discussion devrait être informelle, et non pas dans un courriel.
À l’intention des autres lecteurs, employés, qui sont également touchés par cette fâcheuse habitude, ou un autre comportement dérangeant d’un collègue, permettez-moi de recommander cinq étapes :
- Disposez-vous à la discussion avec de l’empathie et de la bienveillance.
- Commencez par quelques mots d’appréciation pour votre relation de travail et la contribution de votre collègue dans votre équipe.
- Mentionnez que ce que vous avez à dire est difficile, mais que si c’était vous, que les rôles fussent inversés, vous apprécieriez l’honnêteté au lieu de faire partie des potins du bureau.
- Ajouter quelque chose qui reconnait que ce comportement est probablement difficile à contrôler.
- Concluez en indiquant que vous êtes inquiet et croyez qu’il pourrait y avoir une raison médicale qui mérite d’être validée.
Avec une approche avenante et courtoise, le plus rapidement l’employé dérangé prend des mesures, le plus vite la situation se résout.
Maintenant que deux ans ont passé, la seule action possible semble être le déménagement de bureau : le vôtre ou le sien. Ce dernier est probablement la meilleure option, puisqu’il y a au moins une autre personne que vous qui subit aussi ces sons aguichants.
La prochaine étape est pour vous d’en parler à votre service des ressources humaines ou à votre supérieur. Il est de leurs responsabilités de s’assurer que tous leurs employés puissent travailler dans un environnement de travail productif.
Expliquez comment cette situation vous affecte professionnellement. Décrivez l’impact sur votre productivité. Ajoutez les actions que vous prenez pour minimiser le bruit. Parlez avec compassion, en « je », de votre point de vue. Ne pointez pas du doigt le « tousseur » et ne faites pas d’hypothèses sur les possibles causes.
Finalement, la décision de quoi faire est celle de votre employeur.
Bonne chance et pour autant que je suis concerné vous méritez le prix du « collègue cordial » de l’année.
Publié le 15 janvier, 2014 Huffington Post (c) Julie Blais Comeau