Bye-bye mon ami; virtuel ou vrai
C’est le printemps et vous êtes en mode méga ménage.
Tout y passe dans votre bureau. Votre poste de travail, vos fichiers, même votre inséparable téléphone intelligent est désinfecté avec une lingette. Vous vous félicitez en vous offrant une nouvelle plante pour embellir votre lieu de productivité.
Ahhh, ça fait du bien. Vous êtes énergisé pour ce deuxième trimestre.
Vous rentrez chez vous. Après le souper vous relaxez devant votre ordi. Puis tout à coup, l’effervescence du ménage printanier monte et se disperse vers vos doigts.
Hmmm pourquoi pas faire le ménage de mes amis virtuels…?
Certains vous emmerdent depuis longtemps avec des commentaires que vous jugez insignifiants. D’autres que récemment, depuis la venue du Président Trump au pouvoir. Puis Miss Parfaite ne cesse de vous montrer son joli minois sous toutes ces facettes. Tandis que votre collègue en congé de maternité, affiche plusieurs fois par jour des clichés de son beau bébé.
Ça suffit. Il est temps d’épurer mes amitiés.
Vous décidez de reprendre contrôle de que « vous » lisez, sur « votre » mur. C’est quand même « votre » compte Facebook. N’est-ce pas?
Vous respirez. Vous faites craquer vos doigts en quête d’amis à amiradier ( recommandé par l’Office québécois de la langue française pour « Unfriend).
Halte! Attention! Dire adieu à des connexions en ligne pourrait avoir des répercussions dans vos interactions en personne.
Même si c’est votre fil de nouvelles et que vous avez le droit de choisir qui et ce qui y apparaît, une réflexion s’impose avant de cliquer « Retirer de la liste d’amis ».
Considérez les effets secondaires de cette amiradiation. Il y a une différence entre amiradier : le fournisseur de services que vous n’utilisez plus, belle-maman chez qui vous allez souper tous les dimanches et votre ancien voisin que vous n’avez pas vu depuis trois ans.
Avant de cocher « Retirer de la liste d’amis », posez-vous ces deux questions :
1. Si jamais le radié me confrontait, serais-je confortable d’expliquer ma motivation de déconnexion?
Si la réponse est « non », cette personne a probablement sa raison d’être dans votre réseau.
2. Si les rôles étaient inversés, serais-je blessé par cette exclusion?
Si la réponse est « oui », vous considérez probablement cette personne comme un ami.
Dans le doute de déconnexion, il vaut mieux laisser les photos et commentaires de celui qui vous agace défiler. L’algorithme de Facebook s’adapte à la fréquence de vos interactions. Si vous ignorez, cet ami sera de moins en moins visible. Selon le nombre d’amis que vous avez, il disparait en douce.
Vous pouvez aussi annoncer votre ménage virtuel. Cette tendance est à la hausse depuis le 17 novembre 2010. Cette tradition de purification de vos amitiés en ligne, a été initié par Jimmy Kimbel avec National Unfriend Day.
Pour éviter des malaises futurs ou d’avoir à éliminer des amis plus ou moins intéressants, prenez du recul. Établissez vos critères d’amitiés pour les demandes à venir. Rédigez votre propre politique de connexion. Ceci facilitera votre décision et vous assurera d’avoir un bulletin de nouvelles en lien avec vos valeurs et intérêts.
Et si c’est avec un ami dans la vraie vie avec qui je veux casser Julie?
Oh la la pas facile de constater que vous avez évolué et que vos rythmes de vie n’ont plus rien en commun.
Comme dans le cas d’amitiés virtuelles, réduisez vos fréquences d’interactions. La majorité des gens comprennent ce message subtil. Ils s’ajustent. Du moins, rares sont ceux qui vont valider ce manque de réciprocité.
Certains choisissent d’écrire un courriel, une lettre ou un texto. D’autres officialisent le bris en donnant des explications lors d’un dernier café.
Peu importe la méthode, si vous choisissez de mettre une fin officielle à votre amitié, décrivez vos motivations en ne pointant pas du doigt. Expliquez le désengagment de votre perspective.
« J’ai changé. Mon quotidien est tellement différent maintenant. Mes priorités ne sont plus les mêmes. »
L’amitié est précieuse et une rupture laisse des blessures souvent plus profondes que celles d’une relation amoureuse. Même si vous les libérez et leur temps, pour des relations plus harmonieuses, pensez-y bien.
Bonne réflexion!
Publié Huffington Post 20 avril, 2017 (c) Julie Blais Comeau